Touché plus tardivement par la crise et malgré une nette baisse du chiffre d’affaires et des résultats financiers, le Groupe Dillinger Hütte enregistre des bénéfices

L’exercice 2009 a été une année de contrastes pour le Groupe Dillinger Hütte (Dillinger Hütte et ses filiales). Tandis qu’au début de l’année 2009, les installations de production ont connu un bon niveau d’activité, la baisse massive de la demande à partir du second trimestre a conduit à des baisses importantes du chiffre d’affaires et des résultats financiers. Le Groupe Dillinger Hütte a réalisé un chiffre d’affaires consolidé d’environ 2,3 milliards € (2008 : 3,3 milliards €). L’EBITDA consolidé (résultat avant impôts, intérêts et amortissements) et l’EBIT consolidé (résultat avant impôts et intérêts) ont diminué pour atteindre respectivement 232 millions (2008 : 960 millions €) et 131 millions € (2008 : 890 millions €). « Nous avons également été fortement touchés par la crise, bien que plus tardivement », a déclaré le Dr. Paul Belche pendant la conférence de presse annuelle. « Nous avons réagi rapidement et à temps face à la crise à partir de fin 2008 et nous avons mis en œuvre un grand nombre de mesures pour adapter la production et stabiliser les résultats ».

Marché des tôles fortes touché plus tardivement par le ralentissement d’activité

La crise financière a touché plus tard toutes les sociétés et tous les produits sur le marché des tôles fortes caractérisé par les grands projets, et ce à partir de la fin du premier trimestre 2009. Tandis que les prix des qualités simples (« commodities ») avaient fortement fléchi dès le troisième trimestre 2008, ils n’ont commencé à diminuer que début 2009 pour les produits de qualités plus exigeantes parce que les usines spécialisées avaient encore des commandes déjà enregistrées l’année précédente. Au cours de l’année 2009, les producteurs de tôles fortes ont été confrontés à des diminutions massives de leurs livraisons vers tous les segments consommateurs importants.

Exploitation fortement réduite des installations – Chiffres d’affaires en nette diminution

En ligne avec la situation sur le marché des tôles fortes, Dillinger Hütte a connu une production d’un niveau encore soutenu jusqu’à la fin du premier trimestre 2009. La chute massive des entrées de commandes des clients à partir du second trimestre a impliqué une réduction du niveau d’activité des installations de production. Le haut fourneau 4 de ROGESA Roheisengesellschaft Saar mbH (ROGESA) a été mis à l’arrêt plus tôt que prévu pour des réparations intermédiaires de mai à octobre, un seul convertisseur a été en service dans l’aciérie pendant plusieurs mois, des postes ont été supprimés dans tous les secteurs de production et des arrêts de production ont eu lieu.
Le volume de production des tôleries à Dillingen et à Dunkerque, chez GTS Industries S.A., filiale à 100% de Dillinger Hütte, s’est élevé à 1,609 million de tonnes tandis que la production très élevée de l’année précédente avait été de 2,227 millions de tonnes. Au total, Dillinger Hütte a expédié 1,677 million de tonnes de tôles fortes (2008 : 2,254 millions). Le chiffre d’affaires consolidé d’environ 2,258 milliards € a été nettement inférieur au chiffre d’affaires record de l’année précédente (2008 : 3,3 milliards €) en raison de la diminution des volumes et des prix.

Résultats positifs malgré de fortes baisses

Par rapport aux résultats records de l’année précédente, Dillinger Hütte et ses filiales ont enregistré de fortes baisses de leurs résultats financiers. L’EBIT consolidé s’est élevé à 131 millions € (2008 : 890 millions €) et l’EBITDA consolidé à 232 millions € (2008 : 960 millions €). La marge EBIT consolidée s’est élevée à 5,8 % (2008 : 26,9 %) et le ROCE (Return On Capital Employed : ratio de rentabilité économique des capitaux investis) s’est situé à 4,4 % (2008 : 34,5 %).

Effectifs quasiment inchangés – Adaptation au faible niveau d’activité

Afin de réagir avec souplesse à la faible exploitation, dès le début de l’année, les instruments classiques de gestion des ressources humaines ont été mis en œuvre, à savoir la réduction des compteurs d’heures de travail, la prise de congés intensive, le non recours aux heures supplémentaires, la diminution des effectifs de remplacement pendant les congés et des intérimaires, et le moindre recours à des entreprises externes. Ces mesures n’ont été suffisantes que pendant les premiers mois. Finalement, à partir du 1er juin, il a été nécessaire d’instaurer en plus le chômage technique jusqu’au début de l’année 2010 dans de nombreux ateliers de production de Dillinger Hütte.

Les effectifs sur le site de Dillingen comptaient 5 296 collaborateurs à la fin de l’année et sont ainsi restés à peu près semblables à ceux de l’année précédente (31/12/2008 : 5 322 collaborateurs). Ces collaborateurs étaient actifs à Dillinger Hütte même, à la cokerie Zentralkokerei Saar GmbH et à l’usine de fonte ROGESA. Au total, le Groupe Dillinger Hütte emploie 8 170 collaborateurs (2008 : 8 485).

Niveau d’investissements encore élevé

Pendant l’exercice 2009 grevé par la crise économique, les investissements en vue d’optimiser et de moderniser les processus et les installations sont restés à un niveau encore élevé (56 millions €), mais inférieur néanmoins aux investissements de l’année précédente qui avaient été particulièrement élevés (2008 : 122 millions €). Dans les deux filiales indirectes sur le site de Dillingen, ROGESA Roheisengesellschaft Saar mbH et Zentralkokerei Saar GmbH, les investissements ont à nouveau augmenté par rapport à l’année précédente pour atteindre au total 131 millions € (2008 : 111 millions €) dont la moitié a été financée par Dillinger Hütte en fonction des parts qu’elle détient respectivement dans les sociétés. Ces sommes font partie du programme d’investissements portant sur la période de 2007 à 2011, à hauteur d’environ 530 millions €, qui renforcent le site de Dillingen pour l’avenir.

2010, une année difficile pour le Groupe Dillinger Hütte

Le Groupe Dillinger Hütte s’attend à une année 2010 plus difficile que l’exercice 2009. Comparés à ceux de l’année précédente, les premiers mois 2010 ont été marqués par un carnet de commandes nettement moins rempli et par un faible niveau des prix. De plus, les très nombreuses commandes de tôles à tubes d’EUROPIPE manquent par rapport à l’année précédente.

Néanmoins, au début de l’année, les installations sont à nouveau normalement exploitées après la diminution du second semestre 2009. Cela s’explique par des commandes de plus gros volumes pour le deuxième tronçon du gazoduc Nord Stream et par la restriction de capacités disponibles en 2010 en raison de la réfection prévue du haut fourneau 5 de ROGESA, accompagnée d’un arrêt durant 100 jours. Depuis le milieu du premier trimestre 2010, Dillinger Hütte a pu réaliser les premières augmentations de prix. Il faut cependant s’attendre à des hausses supplémentaires nécessaires pour compenser la forte augmentation probable des dépenses pour les matières premières.

En raison de l’environnement économique fragile et de la situation défavorable du marché qui touche plus tardivement le domaine des tôles fortes, un secteur à cycle décalé, ainsi qu’en raison des prix relativement bas dans les deux groupes de produits principaux (tôles à tubes et tôles normales), le Groupe Dillinger Hütte s’attend en 2010 à une baisse du chiffre d’affaires et des résultats financiers. Dillinger Hütte continue toutefois à miser sur un mix produits équilibré et très spécialisé et a lancé un grand nombre de mesures pour améliorer les résultats et optimiser les coûts. En conséquence, Dillinger Hütte s’attend néanmoins pour l’année 2010 difficile à un résultat encore équilibré.