L'année 2013 du Groupe Dillinger Hütte

Le Groupe Dillinger Hütte (Dillinger Hütte et ses filiales) a enregistré un exercice 2013 très difficile. Un contexte économique faible et des surcapacités au niveau mondial ont exercé une forte pression sur le marché des tôles fortes. Avec un niveau d’exploitation des capacités de production de seulement 60 % environ chez les producteurs de tôles fortes de l’Union Européenne et un recul de la consommation, les prix ont été en baisse continue en 2013. Le marché des gros tubes a été particulièrement touché en raison du décalage ou de la suppression de projets de pipeline. Le recul des volumes de production et des ventes ainsi qu’un niveau des recettes nettement en baisse ont amené le Groupe Dillinger Hütte à clore l'exercice 2013 avec une perte. Pour freiner cette situation de perte, un programme structurel et de réduction des coûts „DH 2014 plus“ a été lancé au troisième trimestre avec comme objectif des économies durables à hauteur de 130 millions € sur le site de Dillingen. Les mesures qui touchent le personnel sont socialement acceptables, sans licenciements économiques, et passent entre autres par la mutation de 200 membres du personnel de Dillinger Hütte chez Saarstahl. « Nous avons réussi à définir un ensemble de mesures socialement acceptables pour améliorer notre situation de résultat. Ainsi nous relevons le défi du marché pour assurer la pérennité de notre Société à l’avenir», explique le Président du directoire de Dillinger Hütte Dr. Karlheinz Blessing.

Les chiffres du Groupe Dillinger Hütte en 2013

• Le volume de production des tôleries à Dillingen et à Dunkerque, chez Dillinger France (préalablement GTS Industries), filiale à 100% de Dillinger Hütte, s'est élevé à 1,659 millions de tonnes contre 1,882 millions de tonnes en 2012.
• Le chiffre d'affaires consolidé a reculé en raison d'un volume des ventes en diminution et d'un niveau des recettes en baisse de 2,498 milliards € l'année précédente à 1,979 milliards €.
• L’EBIT consolidé (résultat avant intérêts et impôts) s’est élevé à -167 millions € (2012 : 161 millions €) et l’EBITDA consolidé (résultat avant intérêts, impôts et amortissements) à -66 millions € (2012 : 261 millions €).
• Avec 310 millions € les dépenses d’investissements (Cashflow consolidé des activités
d'investissements) au sein du Groupe Dillinger Hütte dépassent encore une fois nettement celles de l'année précédente (222 millions €).
• Malgré ces dépenses élevées d'investissements et les pertes réalisées, le Groupe Dillinger Hütte affiche un ratio d’endettement positif et les fonds propres représentent 67 % du total du bilan.
• Les investissements chez Dillinger Hütte même (193 millions €) étaient surtout attribués à la construction de la nouvelle installation de coulée continue CC6, à la nouvelle installation de traitement sous vide ainsi qu'à la nouvelle chanfreineuse-fraiseuse au département des produits ouvrés.
• Les effectifs sur le site de Dillingen comptaient 5 291 collaboratrices et collaborateurs à la fin de l'exercice considéré (31.12.2012: 5 377). Ces personnes travaillaient sur le site de Dillingen à Dillinger Hütte même, à la cokerie Zentralkokerei Saar GmbH (ZKS) et à l’usine de fonte ROGESA Roheisengesellschaft Saar mbH (ROGESA). Au total, le Groupe Dillinger Hütte emploie 7 614 personnes (2012 : 7 854).
• En 2013, 51 nouveaux apprentis (2012 : 67) ont débuté leur formation chez Dillinger Hütte qui emploie ainsi 207 apprentis en comptant toutes les promotions d’apprentissage.

La politique énergétique met en danger la création de valeur industrielle

Pour Dillinger Hütte la politique énergétique et climatique en Allemagne et en Europe a atteint un point critique. Ainsi, les coûts dus à la loi sur les énergies renouvelables (EEG-Umlage) ont quadruplé depuis 2009. « Aujourd'hui, nos coûts d'énergie sont trois fois plus élevés que ceux de nos concurrents aux États-Unis », souligne le Dr. Karlheinz Blessing qui met en garde à ne pas nuire à la compétitivité de l'industrie sidérurgique locale avec des coûts supplémentaires. « Nous devons enfin savoir où va la politique. Faisant confiance à des conditions-cadres politiques, Dillinger Hütte a investi d'énormes sommes dans l'amélioration de la protection de l'environnement et dans l’autoproduction en énergie. Ces conditions doivent persister, si on souhaite préserver le fleuron de la chaîne de création de valeur. »

Perspectives retenues pour 2014

Le Groupe Dillinger Hütte s'attend à un exercice 2014 globalement meilleur, mais toutefois difficile. On s'attend à une légère augmentation de la demande dans le domaine du programme normal (plaques) comme l'éolien offshore, l'offshore pétrolier et gaz ou encore la construction mécanique. Pour les tôles à tubes, l’année s'annonce meilleure, du moins par rapport aux volumes, compte tenu de la commande passée en début 2014 avec un important volume pour la première conduite du gazoduc offshore du projet South Stream. Cette commande assure un taux d'exploitation de base sur le site de Dillingen à partir du deuxième trimestre. Même si les quantités en tôles à tubes manquantes ne peuvent ainsi qu’en partie être compensées, on peut s'attendre à ce que les installations de Dillinger Hütte sur les sites de Dillingen ainsi que chez Dillinger France à Dunkerque soient mieux exploitées en 2014 avec, en revanche, des variations très différentes au cours des trimestres.

Actuellement, les augmentations de prix annoncées pour le second trimestre sont en cours d’application. D'autres hausses sont prévues pour le troisième trimestre. Grâce à la mise en œuvre du programme d'ajustement structurel, de réduction des coûts et d'augmentation d'efficacité « DH 2014 plus », et sous condition qu'aucune augmentation des matières premières et d’énergie ne survienne, le Groupe Dillinger Hütte prévoit pour 2014 un chiffre d'affaires croissant et un résultat opérationnel amélioré, même si le niveau reste insatisfaisant.

Le Groupe Dillinger Hütte en chiffres :